B.O.N. : Activités de l’été

Par Annick FLOHIC


 

L

e prolongement naturel de ces visites, ce sont bien sûr les Journées du Patrimoine auxquelles nous consacrons un article particulier.

 

En août, malgré des horaires de marées peu favorables, Christiane Gardou, notre grande spécialiste, a pu organiser deux visites de la plage à la découverte des algues, visites suivies avec beaucoup d'intérêt par de courageux lève-tôt.

 

Par ailleurs, nous signalons une nouveauté : la collaboration de B.O.N. à une exposition organisée au musée de Courseulles par Madame Cardin, responsable et animatrice de ce musée. Durant toute la saison s'est tenue une exposition ayant pour thème "La Seulles". Cette rivière constitue un patrimoine commun à nos deux villages (rappelons, pour mémoire, que jusqu'au 17ème siècle – 1610-1640 -, la Seulles se jetait à Bernières… le port de Courseulles n'existait pas et les seigneurs de Courseulles participaient financièrement à l'entretien du port de Bernières) ; notre association a fourni notes et articles rédigés par Jean Cuisenier à ce sujet et prêté des relevés de graffitis marins relevés par Rolande Vincent en différents points de Bernières.

 

En septembre sont venus pour la cinquième année des élèves de 3ème du collège Saint Martin de Marquise, petite ville sise près du port de Boulogne ; cent élèves, encadrés par leur directeur et leurs professeurs ont participé à une sorte de jeu de piste dont notre association a le secret[i] (notre président ne démentira pas !) : par petits groupes, ils ont effectué tout un périple les menant du centre du village, de l’église jusqu'à la Place du 6 juin, découvrant ainsi les principaux édifices et, chemin faisant, l'histoire du village.

 

En conclusion, si, comme nous le soulignaient nos leçons de morale, il y a bien longtemps, la véritable humilité consiste à reconnaître ses propres mérites, en toute simplicité, nous sommes très heureux de la réussite de notre saison estivale et bien décidés à continuer sur notre lancée en 2011 !

 

 

 

 

Quelques précisions inspirées par les visites du bourg :

 

Nous constatons souvent lors de ces visites et aussi au cours d'échanges informels, voire même dans des annonces immobilières, une confusion entre les termes "presbytère" et "prieuré".

Rappelons que :

 

Le Presbytère est la demeure du curé de la paroisse (du grec presbuteros = prêtre). Il peut abriter également le ou les vicaires selon l'importance de la paroisse.

 

C'est donc une maison, un bâtiment situé en ville ou dans un village, non loin de l'église paroissiale.

 

Le Prieuré abrite une petite communauté de religieux. C'est un ensemble de bâtiments ruraux (ou un bâtiment rural selon son importance).

 

Les prieurés sont nés au Moyen-Âge de l'extension des grandes abbayes qui recevaient des donations royales ou seigneuriales en terres, forêts, étangs, rivières (importance du poisson dans l'alimentation des moines)… d'où la nécessité de détacher de "petites unités" des petites communautés chargées de gérer l'exploitation des domaines agricoles. Composées d'un Père Prieur élu par la communauté sous l'égide du Père Abbé de l'abbaye mère, elles comprenaient des religieux de stricte observance mais aussi un nombre important de frères convers qui travaillaient en contact avec les serfs appartenant à l'abbaye.

 

Un prieuré est donc toujours situé en campagne, même si son importance a généré par la suite la constitution d'un hameau, voire d'un petit bourg.

 

En débordant un peu du sujet, on peut évoquer un autre cas de communautés religieuses très particulières, et ici nous retrouvons Bernières, c'est celui des chapitres des cathédrales.

 

N'oublions pas que la fonction essentielle des chanoines du chapitre qui sont prêtres, est de chanter les louanges de Dieu à toute heure du jour, exactement comme les communautés monacales des abbayes. Ils se retrouvent donc à heures fixes pour l'office à la cathédrale et vivent ensemble dans des enclos canoniaux (petites maisons individuelles avec jardins). Rappelons-nous l'histoire d'Abélard : Héloïse vivait chez son oncle chanoine; c'est ainsi dans la maison de celui-ci qu'Abélard vint dispenser à la jeune fille son enseignement et ceci, à la demande, bien sûr, du chanoine. Ce brave homme introduisit, si l'on peut dire, le loup dans la bergerie… On connaît la suite malheureuse de cette histoire ; pour se rafraîchir la mémoire, à défaut de replonger dans votre bibliothèque, Internet est là !..

 

Et Bernières alors ?... Rappelons qu'à la suite de la donation en 1066 par Odon, demi-frère de Guillaume le Conquérant et évêque de Bayeux du territoire de Bernières au chapitre de la cathédrale, la grande Trésorerie du diocèse de Bayeux était installée à Bernières, à l'emplacement du château Laureau, autrement dit aujourd’hui "Les Djinns".

 

Hervé Leguillon, dans son ouvrage Bernières-sur-mer, des origines à la Révolution, souligne que le chanoine trésorier du chapitre de la cathédrale de Bayeux est en réalité le véritable seigneur de Bernières. Résidait-il en son manoir de Bernières, détruit au 18ème siècle, bénéficiant alors d'une dérogation particulière de l'évêque, ou plus vraisemblablement venait-il de temps à autre à Bernières en visite d'inspection ? La règle l'aurait voulu ainsi puisqu'il était tenu de demeurer dans l'enclos canonial de Bayeux.

 

 

                                               



[i] B.O.N. a organisé de 2003 à 2007 cinq rallyes pédestres à la découverte des richesses de Bernières !