Quand le Japon s’invite à Bernières

Par Annie de GERY


Le patrimoine religieux roman et gothique outre son intérêt spirituel et esthétique reste une source de réflexion architecturale toujours exploitée à notre époque, à l’échelle mondiale, comme en témoigne la visite à Bernières d’un architecte japonais, spécialisé dans l’histoire architecturale occidentale et singulièrement de l’architecture romane et gothique française, et qui est venu “disséquer” la structure des différents types de piliers romans de notre église.

Annie de Géry présente l’église au Pr. Tatsuki Sato
Annie de Géry présente l’église au Pr. Tatsuki Sato

 


L

e 15 octobre 2009, Bernières a reçu la visite de Tatsuki Sato, professeur au Daido Institute of Technology, Department of Architecture, à Nagoya au Japon, très ancienne et importante agglomération d’environ 3.000.000 d’habitants et très grand centre universitaire.

Ce qui a amené cet éminent chercheur en architecture à venir à plusieurs reprises en Ile de France et en Normandie, c’est son intérêt pour les piliers des édifices religieux, leur conception, leur structure, leur mesures, leur alternance dans un même édifice, leur implication dans l’aspect des nefs et la partition des voûtes et leur évolution au cours des périodes romanes et gothiques aux 12ème et 13ème siècles.

 

Plusieurs publications de Tatsuki Sato (traduites en anglais, je vous rassure !) nous ont permis, sinon de mieux comprendre, du moins d’être moins surpris par toutes les minutieuses observations photographiques et les mesures au laser, au pied à coulisse des piliers, pilastres et du diamètre des colonnes et colonnettes engagées qui les cantonnent, et qu’il a faites sur tous les piliers de la partie la plus ancienne de l’église Notre-Dame de Bernières, c'est-à-dire des quatre travées de la nef les plus orientales, jouxtant le chœur .

 

Dans une ancienne publication de 1984 sur l’alternance des types de piliers à la période romane en France, Tatsuki Sato avait déjà évoqué dans différents, documents, l’exemple de Bernières parmi d’autres exemples prestigieux et aussi proches, comme ce montre ces fac simile que nous ne résistons pas au plaisir de reproduire ici : voir Bernières citée dans une publication japonaise, c’est effectivement un plaisir qui ne se refuse pas !

Ainsi, on se croit petit, caché, modeste s’il en fut, et on se retrouve être un centre d’intérêt d’un monde asiatique que, pour la plupart sans doute, nous connaissons si mal.